Le tueur silencieux

La langue est bonne ou mauvaise, elle peut être instruite, elle peut chanter, elle peut parler. Dans le langage de l’Ancien Testament la langue peut aussi être aiguisée qu’une épée, tendue qu’un arc, effilée qu’une flèche. Mais Job nous dit en 20:12 que de même que la bouche peut contenir quelque chose, le mal peut être caché sous la langue.

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Reconnaître la médisance ne se résume pas seulement à identifier les moments où nous parlons négativement des autres, mais aussi à prendre conscience des situations où nous pourrions glisser sans le vouloir dans ce comportement. .

Retranscription de l’épisode

Jean-Christophe Charels :

[00:00:00] Bienvenue à tous. Dans le cadre de notre émission, une fois n’est pas coutume, nous allons parler d’un tueur impitoyable, d’un sicario sans âme, qui dessine les familles, qui brise les vies, qui écrase, qui déchire, qui anéantit, qui pulvérise, enfonce, ruine, persécute, tyrannise hommes, femmes et enfants avant de les réduire à néant et de les broyer sans pitié. Et ce tueur s’attaque également à nos églises, cherchant au mieux à les détruire et au minimum à diviser. Bienvenue à tous ! Je m’appelle Jean-Christophe et je suis heureux de vous présenter aujourd’hui l’émission Réussir Ma Vie, l’émission qui vous montrer comment ne pas la gâcher en répondant à vos questions sur Dieu, la vie et la foi.

Et ce tueur impitoyable, nous l’utilisons tous. Vous l’avez compris, nous allons parler de celle que nous devons tous apprendre à mieux maîtriser, car nous devons tous apprendre à mieux la tenir, voir à la tourner sept fois dans notre bouche avant de l’utiliser, nous allons parler de la langue.

Et vous connaissez mes réflexes étudiants en théologie, [00:01:00] voyons d’abord ensemble la définition que donne le Grand Dictionnaire de la Bible à propos de la langue. La langue est en hébreu “lashown” et en grec “glossa”, le terme désignant l’organe d’élocution de l’être humain et, par extension, le langage par lequel il s’exprime. Le mot hébreu est également utilisé à propos de la langue des animaux et plus particulièrement des reptiles [Job 20:16] et est associé à l’idée inexacte selon laquelle le venin du serpent se trouve dans sa langue.

La langue est bonne ou mauvaise, elle peut être instruite, elle peut chanter, elle peut parler. Dans le langage de l’Ancien Testament la langue peut aussi être aiguisée qu’une épée, tendue qu’un arc, effilée qu’une flèche. Mais Job nous dit en 20:12 que de même que la bouche peut contenir quelque chose, le mal peut être caché sous la langue.

Bref, le pouvoir positif ou négatif des mots est exprimé par le pouvoir attribué à la langue. Et quand on y repense, c’est fou que l’on parle encore tant de ces problèmes de langue que l’on trouve dans la Bible, écrite il y a bien plus de 2000 ans. N’aurions-nous rien [00:02:00] appris ? Alors pour commencer, je diviserai notre réflexion en deux parties. L’évident et l’insidieux, l’incontestable et le sournois. Il y a d’abord l’évident, l’incontestable, ce qu’on appelle la violence verbale. Voici deux cas très évidents. Une femme qui crie, insulte son mari ou réciproquement “Tu n’es qu’un minable, pas même capable d’être un homme, un vrai. Ma mère m’avait prévenu, tout le monde me le dit.” Un autre exemple. C’est un père ou une mère qui méprise son enfant. “De toute façon tu n’es qu’un bon à rien, tu seras toujours un zéro. Ah si je ne t’avais pas, j’aurais eu une autre vie, tu gâches ma vie et avec ça tu voudrais en plus que je t’aime ?” Des paroles de mort qui marquent au fer rouge pour le restant de ses jours un homme, une femme, un enfant. Des mots humainement irréparables qui vont façonner une personnalité déchirée et brisée que seul Dieu peut restaurer. Cela parle à quelqu’un ? Et parfois c’est dit même sans y penser, par simple négligence, [00:03:00] sans violence réellement voulue : “oh, tu sais, le petit deuxième, bah il était pas désiré, mais bon, tu sais, une fois qu’ils sont là, on fait avec, hein ?” Mais la violence est tout aussi réelle et l’effet tout aussi dévastateur. D’accord, c’est pas dit pour blesser mais l’effet est là, tout aussi ravageur, et croyez-moi sur parole, ne pensez pas un instant que parce qu’ils sont encore petits, ils n’ont rien entendu ou compris, et croyez-moi aussi quand je vous dis que la personne à qui vous en avez parlé va le répéter dans sa famille et que ça reviendra au jour aux oreilles de votre enfant comme un boomerang dans la cour de récréation ou ailleurs. Car oui, c’est malheureusement le genre de phrase qui ressort toujours. Alors maîtrisez votre colère, votre orgueil et surtout votre langue avant de penser puis de dire de telles choses.

Et après l’évident, l’incontestable, parlons de l’insidieux, du sournois et nous savons tous comment s’appelle ce problème. Ce problème c’est la médisance. Et c’est quoi la médisance ? la médisance est l’action de médire, de dire un [00:04:00] mal qui est réel à propos de quelqu’un dans le but de lui nuire. Attention à ne pas confondre avec la calomnie qui est de dire du mal sans fondement, un mal qui n’est pas réel de quelqu’un dans le but de lui nuire et croyez-moi, la limite entre les deux est tellement petite que l’on glisse très rapidement de l’une à l’autre. “Tiens, je me suis laissé dire que et vous, vous connaissez la nouvelle. pensez donc moi je n’aurais jamais cru ça de lui.” Ça vous évoque quelque chose ? Et vous, cette médisance ? Fermez un instant les yeux et réfléchissez un peu. C’était quand la dernière fois ? Vous remarquerez que je ne vous demande pas si vous avez médi dernièrement, mais bien quand vous avez médi pour la dernière fois et ne croyez pas que je m’exclus du lot. La préparation de ce podcast a été une belle claque pour moi et m’a obligé à recadrer pas mal de choses dans mon coeur, et en plus l’excellentissime message de dimanche dernier du pasteur Salvator sur le Saint-Esprit est venu parfaitement poser les [00:05:00] bases de toute notre réflexion sur ce penchant à la médisance qui devrait pourtant être extirpé de nos coeurs de chrétiens nés de nouveau par l’action de la personne du Saint-Esprit. Mais ce pour autant que nous ne nous opposions pas au Saint-Esprit, que nous ne l’attristions pas et surtout que nous ne l’éteignions pas. Je ne vais pas revenir sur l’excellent contenu de ce message dont le lien se trouve ci-dessous. Mais je vous encourage vivement à l’écouter pour compléter ce podcast qui lui privilégie plutôt une approche sous l’angle pratico-pratique.

Et c’est là que vous vous posez la question. Mais Jean-Christophe, est-ce que c’est si grave que ça ? Parce que moi, je fais pas les choses méchamment et surtout, j’ai pas vraiment la sensation de commettre un péché. Est-ce que des phrases comme celles-ci vous parlent ? “Allez, entre nous, c’est pas si grave d’ailleurs celui dont on parle n’est même pas là ou s’il est là, c’est tellement peu important parce que de toute façon c’est pas très grave, en effet. Et puis de toute façon, c’est vrai ce que je dis oui ou non ? Ben oui, tout compte fait, je suis pas occupé à mentir, je suis droit dans mes baskets, moi, allez, [00:06:00] on est entre nous.” Pensez à la dernière fois où vous avez critiqué les actions, les choix ou les traits de caractère d’un frère ou d’une soeur, qu’ils ou elles soient là ou non. Peut-être, avez-vous exprimé vos opinions sur la manière dont un collègue gère son travail ou discuté les décisions prises par un ami. Qu’il soit là ou pas, ça pique.

Reconnaître la médisance ne se résume pas seulement à identifier les moments où nous parlons négativement des autres, mais aussi à prendre conscience des situations où nous pourrions glisser sans le vouloir dans ce comportement. La médisance peut parfois être si subtile qu’elle se déguise en conseil ou en inquiétude pour la personne en question. Cette prise de conscience est cruciale pour notre croissance spirituelle et pour le bien-être de la communion fraternelle. Apprendre à reconnaître la médisance dans notre propre discours demande de la réflexion et de l’introspection et surtout d’examiner notre coeur.

En tant que chrétiens matures et disciples de Christ, nous sommes appelés à vivre selon les principes de Jésus, des principes d’amour, de respect et de vérité. La médisance va à l’encontre de [00:07:00] chacune de nos valeurs fondamentales. Penser à la manière dont nos paroles peuvent affecter les autres et les conduire à se sentir blessés ou trahis devrait nous interpeller au plus profond de nous-mêmes. Nous sommes appelés à édifier, à encourager, à nous soutenir les uns les autres. Pas le contraire. Les rumeurs et les potins peuvent se propager rapidement en créant un climat de méfiance et de division. La médisance peut également nuire à notre propre image parce qu’elle révèle alors notre manque de maîtrise de soi et notre réelle immaturité.

Les Ecritures, elles, sont riches en sagesse concernant la manière dont nous aurions utilisé nos paroles. L’apôtre Paul, dans sa lettre aux Ephésiens, exhorte les croyants à ne laisser sortir de votre bouche aucune parole mauvaise, mais s’il y a lieu, quelques bonnes paroles qui servent à l’édification nécessaire et communiquent une grâce à ceux qui l’entendent. Éphésien 4:29. Cette parole nous rappelle que nos paroles ont le pouvoir de construire et d’encourager. Le livre des Proverbes lui est également rempli de conseils pratiques et [00:08:00] averti contre les effets destructeurs de la médisance. L’homme pervers excite les querelles et le rapporteur divise les amis. [Proverbe 16:28] mais surtout, la médisance va à l’encontre du principe d’amour du prochain prôné par Jésus lui-même. “Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimé” Jean 13:34, car si nous aimons véritablement nos frères et nos soeurs, cela devrait se refléter dans nos paroles, dans nos comportements et dans nos pensées envers eux et ce, que ce soit en leur présence ou non. Lorsque nous méditons sur ces quelques versets, nous comprenons que la médisance n’est pas en harmonie avec la vie que Dieu veut pour nous. Nous sommes appelés à être des porteurs de lumière, à édifier, à encourager les autres dans leur marche de foi, et ce plutôt que de céder à la médisance, plutôt que céder à cette médisance, nous pouvons choisir de ne pas aussi être cette personne que l’on va trouver parce qu’on est certain qu’il ou elle va être une oreille accueillante pour la médisance. Sonde ton coeur, es-tu une oreille [00:09:00] accueillante ? Oui, je sais, ça pique encore. Eh bien ok, Jean-Christophe tu asraison, je veux changer. Alors pratiquement comment je fais ? C’est très simple. Quand tu es confronté à la médisance, tu suis un chemin en six points. 1. Je refuse d’entendre les propos négatifs au sujet de mon frère ou de ma soeur. 2. S’il m’arrive d’entendre de telles choses, je m’empresse de ne pas les croire. 3. Le plus rapidement possible j’en parle avec la personne concernée. 4. Entre-temps je n’en parle à personne d’autre si ce n’est à mon berger. 5. Après avoir eu ma réponse, je n’en parle plus jamais à personne. 6. La personne concernée si nécessaire accompagnée de berger confrontera le médisant. Un chemin très simple et en fait c’est si simple, aller trouver immédiatement la personne concernée attaquée par les médisances entendues permet un double avantage. 1. On saura très vite si c’est vrai ou non. 2. Si c’est pas vrai, le médisant sera exposé et y réfléchira à [00:10:00] deux fois avant de recommencer. Et c’est exactement ce que nous faisons à l’église. Mais pourquoi me direz-vous prendre la balle au rebond et ne pas laisser un petit peu les choses se tasser, redescendre un peu avant de confronter les deux parties ? Vous connaissez la métaphore des plumes dans le vent ? je vais vous la raconter. Depuis longtemps un homme critique et se plaint de son voisin. Bien plus tard, après qu’il ait commencé à mieux le connaître, il prit conscience de son erreur et se rendit auprès de lui pour lui demander pardon, affirmant être prêt à tout faire pour s’amender. Le voisin n’exigea de sa part qu’une chose : prends ton oreiller, sors dans le jardin, déchire-le et laisse le vent disperser les plumes. Ne cherchant pas à comprendre, bien que l’idée lui semblait saugrenue, l’homme s’exécuta puis revint près de son voisin. Est-ce que je suis pardonné à présent, lui demanda-t-il ? Pas encore. Maintenant, j’aimerais que tu ailles ramasser toutes les plumes. Mais c’est impossible, le vent les a toutes dispersées, répondit l’homme. Eh bien, il est aussi difficile de réparer les torts que tu as causés par tes paroles que de [00:11:00] récupérer toutes les plumes. Et tes paroles, elles aussi, ont fait leur chemin. En bref, une fois que la parole est lâchée, c’est irrécupérable. Un très bel article du site Le bon combat, dont le lien est également ci-dessous, donne plusieurs raisons pour lesquelles ces médisances détruisent l’église. En voici quelques-unes. 1. Cela met en évidence l’hypocrisie dans l’église. Jacques présente les choses ainsi. La langue est le monde de l’iniquité. [Jacques 3:6] et un mal sans repos, plein de venin mortel. [Jacques 3:8]. Lorsqu’une même bouche bénit et maudit les autres, y compris au travers de commérages, l’hypocrisie est dans la place. [Jacques 3:10-12]. 2. C’est idolâtre. Les pratiquants de ce sport entre guillemets aiment obtenir des nouvelles même quand cela est faux et blessant parfois, ils deviennent même enragés à l’idée que d’autres aient des informations qu’eux n’ont pas, et avoir toute cette saleté devient leur dieu. Ce n’est ni plus ni moins que de l’idolâtrie. 3. C’est souvent manipulateur. [00:12:00] Parfois, l’information ainsi rapportée se glisse dans une requête de prière. “Je ne veux certes pas répandre de rumeurs, mais nous devrons prier pour un tel parce que j’ai appris que etc.” Il s’agit de médisance et l’appeler autrement revient à mentir. 4. Cela divise et détruit les réputations. Parler derrière le dos des gens ne promeut jamais l’unité, en particulier quand ce style de conversation a lieu discrètement dans la pièce annexe de l’église ou sur le parking. Et pour terminer, si l’on y réfléchit bien, en fait, ces paroles de médisance et de calomnie font trois victimes. Celui qui s’y adonne car il se souille lui-même, celui qui les reçoit, car lui aussi est souillé, celui qui est visé et qui est déchiré et voit sa réputation entièrement détruite. Alors je dépose devant toi cette question : si tu es chrétien, tu as accepté librement Jésus comme sauveur et surtout comme Seigneur de ta vie. Il est donc ton maître. Tu choisis donc de suivre son enseignement, alors écoute ceci, tu ne peux pas choisir [00:13:00] de prendre comme chemin le mensonge et des paroles de mort alors que nous suivons celui qui a dit “C’est Moi qui suis le Chemin, la Vérité et la Vie. [Jean 14:6] Nous devons suivre Son exemple et poursuivre le but que Jacques nous présente : devenir un chrétien mature, un adulte dans la foi. Jacques 3:2 nous dit “Celui qui ne commet jamais de fautes dans ses paroles, est un homme parvenu à l’état d’adulte, capable de maîtriser aussi son corps tout entier.”

C’était Réussir Ma Vie, merci de votre écoute et à la prochaine fois.

Références

Ephésiens 4:29
Qu’aucune parole malsaine ne sorte de votre bouche, mais seulement de bonnes paroles qui, en fonction des besoins, servent à l’édification et transmettent une grâce à ceux qui les entendent.

Proverbes 16:28
L’homme pervers provoque des conflits et le critiqueur divise les amis.

Jacques 3:6
La langue aussi est un feu, c’est le monde de la méchanceté. [Ainsi,] la langue se trouve parmi nos membres; elle souille tout notre corps et enflamme le cours de notre existence, étant elle-même enflammée par l’enfer.

Jacques 3:8
La langue en revanche, aucun homme ne peut la dompter; c’est un mal qu’on ne peut pas maîtriser, elle est pleine d’un venin mortel.

Jacques 3:10-12
De la même bouche sortent la bénédiction et la malédiction. Mes frères et sœurs, il ne faut pas que tel soit le cas. Une source fait-elle jaillir par la même ouverture de l’eau douce et de l’eau amère? Un figuier, mes frères et sœurs, peut-il produire des olives, ou une vigne des figues? [De même,] aucune source ne peut produire de l’eau salée et de l’eau douce.

Jean 14:6
Jésus lui dit: «C’est moi qui suis le chemin, la vérité et la vie. On ne vient au Père qu’en passant par moi.

Jacques 3:2
En effet, nous trébuchons tous de bien des manières. Si quelqu’un ne trébuche pas en paroles, c’est un homme mûr, capable de tenir tout son corps en bride.

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