Salvatore Chiazza :
Bonjour à tous. J’espère que vous allez bien. Très heureux de vous retrouver pour un nouvel épisode de Réussir Ma Vie. Une émission qui vous montre comment ne pas la gâcher en apprenant à vivre pour Dieu chaque jour. Merci d’être là, fidèles et plus nombreux. Merci aussi pour vos gentils messages d’appréciation. Surtout, envoyez-nous vos témoignages et une adresse mail. Cela nous permet de voir l’impact et c’est encourageant pour toute l’équipe. Un petit message ne prend pas beaucoup de temps, et ça fait toujours très plaisir.

Aujourd’hui, j’avais envie de partager avec vous un sujet qui a fait l’objet de plusieurs discussions très intéressantes que j’ai eues récemment avec des dirigeants d’églises au sujet du service. La question était : Qui peut servir au sein d’une église locale ou qui peut servir l’Église ? Est ce qu’il y a un profil bien précis des normes à respecter ?

Alors pour préciser le cadre de la [00:01:00] question, on parle des différents ministères qui sont développés au sein des départements d’une église locale, que ce soit pendant ou après le culte dominical ou même durant la semaine. On pose la question de qui peut s’occuper de ces choses, que ce soit le ménage dans les bâtiments occupés par l’église, à la prédication du dimanche, en passant par les travaux manuels, l’accueil, la projection des cantiques, la sonorisation, les musiciens, les chanteurs, les moniteurs d’école du dimanche, les enseignants, la chorale, les caméramen, les producteurs, l’administratif, etc. Outre les compétences techniques, le savoir-faire, la formation, qui est qualifié pour servir comme volontaire, comme bénévole pour une église locale ? Est-ce que seulement les chrétiens peuvent servir ? Ou le service est ouvert à tous ? Et si c’est juste pour les chrétiens, on parle de tous les chrétiens, les nouveaux chrétiens, les chrétiens charnels aussi, dont il est question dans la première épître aux Corinthiens ? À partir de quel [00:02:00] âge et jusqu’à quel âge? Qu’en est-il de ceux qui ont un passé difficile, qui portent atteinte à leur réputation ? Et puis c’est quoi un vrai chrétien ? Doit-on attendre qu’une personne soit baptisée avant de lui donner accès au service ? C’est la norme dans beaucoup d’églises. Juste les personnes baptisées peuvent servir parfois avec un temps de mise à l’épreuve après le baptême. Et est-ce que cette même règle s’applique à tous les services? Je sais que dans certains milieux à tendance pentecôtiste par exemple, seuls ceux qui possèdent le don de parler en langue sont qualifiés pour certains ministères, ce qu’ils appellent le baptême du Saint Esprit. ET dans d’autres églises, c’est seulement les membres qui peuvent servir, mais là encore, quels membres, membres administratifs ou membres de l’Église universelle, corps de Christ au sens large ?

Alors ça fait beaucoup de questions, parce que chaque réponse amène d’autres questions. Si on dit pour protéger l’église, c’est seulement les chrétiens membres et baptisés et éprouvés. Cela soulève la question : qu’en est-il des chrétiens membres baptisés qui sont en situation de péché, par exemple ? Doit-on leur demander de faire un pas de côté jusqu’à ce que leur situation soit [00:03:00] réglée ? Ou bien elles continuent à servir parallèlement en combattant leurs péchés ? Un chrétien qui a des addictions peut-il servir, par exemple ? Un chrétien divorcé ? Un chrétien qui a fait de la prison ? Un ancien alcoolique, un fumeur ? Prenons l’exemple d’un couple qui devient chrétien alors qu’il vivait en concubinage avant de venir à la foi. Ils vivent ensemble, ils ont des enfants et pour des raisons parfois administratives, financières ou personnelles, ils ne savent pas encore régler leur situation civilement. Peuvent-ils servir à l’église ou bien doivent ils attendre d’être mariés civilement pour pouvoir servir ? Ou doivent-ils se séparer jusqu’au mariage ? Une personne qui a péché volontairement et malgré les avertissements peut-elle servir ou continuer à servir au sein de l’Église ? Ou bien on dit que seulement ceux qui ont une vie jugée morale en sont dignes ? Et le problème est qu’avoir une vie morale ne veut pas dire la même chose pour tout le monde, pour tous les chrétiens, même si on a la même Bible. Qui a le standard appliqué, qui définit la moralité ?

Au final, il faudrait presque rédiger des règles complexes avec des listes reprenant tous les [00:04:00] cas de figure et les appliquer envers et contre tout en essayant de connaître la vie privée de ceux qui veulent servir. Ou bien on dit : c’est trop compliqué, et le service à l’église est juste ouvert à ceux qui le veulent, y compris les toutes nouvelles personnes, voire les non-croyants. Vous voulez servir, servez là où cela vous plaît. Alors vous le constatez, on voit que le débat est beaucoup plus large qu’il n’y paraît. Et je me suis aperçu que ce sujet fait vraiment ressortir nos tendances profondément légalistes, voire piétistes nos tendances à vouloir à tout prix contrôler l’église dans le but de rendre le service méritoire. C’est un peu la définition du légalisme quand on y pense. Dès l’instant où tu mets le doigt dans l’engrenage du légalisme, tu ne peux arriver qu’à une seule destination qu’est l’orgueil. Le légalisme dit, seuls ceux qui le méritent peuvent. Seuls ceux qui le méritent peuvent être sauvés. être béni, être pardonné, prendre la Sainte Cène. Seuls ceux qui le méritent peuvent servir. [00:05:00] Du coup, je me pose la question : qui peut prétendre mériter, servir Dieu et son Eglise ? Pas moi en tout cas ! C’est pour ça que je dis toujours aux volontaires qui cherchent à mériter de servir, je réponds le jour où tu penseras en être digne, tu cesseras de l’être parce que c’est la tendance humaine et charnelle qui cherche à gagner ce qui, à la base, est une grâce dans le but non avoué de s’attribuer tout le mérite. Cela a toujours été et cela sera toujours la tendance, parce que l’homme est profondément orgueilleux par nature. Gagner le salut, gagner le pardon, gagner la bénédiction, gagner le baptême et ultimement gagner le droit de servir à l’église comme une médaille ou une distinction.

Un autre problème est que cette façon d’envisager les choses produit deux classes de chrétiens. Ceux qui méritent et ceux qui ne méritent pas, les qualifiés et les disqualifiés. Le seul problème, c’est que du point de vue de l’Évangile, on est tous des disqualifiés et c’est peut-être ce qui me gêne le plus dans cette question. Qui peut servir dans l’église ? Elle cache énormément d’orgueil [00:06:00] derrière un semblant de rectitude. Parce que dès l’instant où nous disons telle personne ne peut servir parce qu’il y a ceci ou il y a cela dans sa vie, présente ou passée, on est en train de discriminer des personnes qui peut être sont appelées de Dieu, des personnes que Dieu veut restaurer et utiliser à nouveau. Tellement de personnes blessées par des dirigeants ou des membres d’églises légalistes.

Alors voilà ce qu’on pense, nous, ici à RMV, ce que je vais dire va peut-être étonner ceux qui ont l’habitude de fréquenter des églises depuis longtemps. Vous savez, ce n’est pas parce que les choses ont toujours été faites ou pensées d’une certaine façon, que c’est forcément la bonne façon de faire ou de penser. Ce n’est jamais l’ancienneté d’une décision qui en fait une norme juste. Ce n’est pas non plus telle ou telle église ou tel ou tel pasteur qui détermine les choses, quand bien même ils auraient énormément d’impact. C’est uniquement la Parole qui définit le fonctionnement de l’église parce que celle-ci Lui appartient et Christ est le chef de l’Eglise. Quand tu regardes au Nouveau Testament et au fonctionnement des églises, du point de vue de ceux qui servent, [00:07:00] seul un service ou un type de service est régi par un profil bien défini. Et c’est le service de ceux qui sont chargés d’édifier l’église. Ceux qui apportent les soins spirituels à l’église en l’enseignant d’une manière ou d’une autre, les dirigeants de l’Église, les enseignants, les pasteurs, les bergers, les anciens, les diacres, clairement, les ouvriers, hommes et femmes qui servent dans ce type de service qui touche à l’édification, aux soins, à la direction de l’église. Là, il y a une description, un profil bien précis et suffisamment détaillé, notamment dans 1Timothée 3. Pour le reste, les autres services de nature plus logistique, la Bible ne dit rien. Je ne vois pas de description, de profil pour un volontaire qui gère le site internet de son église par exemple, baptisé ou pas, chrétien depuis un mois ou vingt ans. Pas un mot non plus pour celles et ceux qui faisaient le ménage avant et après le culte. Pourtant il devait y en avoir en toute logique. Pas de description pour les chanteurs, les musiciens qui accompagnaient les cantiques. Rien non plus pour ceux qui s’occupaient des travaux dans les bâtiments. Je suppose que [00:08:00] dans les églises du Nouveau Testament, il fallait aussi faire des réparations ou le ménage ou accueillir les visiteurs, mais on ne dit rien sur le profil de ces personnes qui servaient l’église. Alors il y en a qui objectent : oui, mais dans Actes 6, il y a bien une description pour ceux qui servaient aux tables. Sauf que si vous regardez au contexte, on parle de personnes appelées à offrir des soins aux veuves qui étaient délaissées, un service délégué par les apôtres eux-mêmes, à des personnes qui devaient être remplies du Saint-Esprit et de sagesse et dont l’on rendait un bon témoignage. Donc là encore, on parle de services et de nature bien particulière, mais rien en ce qui concerne les services de nature opérationnelle. Quelque part, j’aime que ça ne soit pas précisé parce que cela nous laisse la possibilité. Cela permet à chaque église, à chaque équipe pastorale de définir son fonctionnement et d’évoluer dans son contexte, en son temps, avec une certaine liberté pour impacter ceux qui sont loin de Dieu, rester pertinent, sans se sentir limité, coincé par une [00:09:00] discrimination quelconque, mais en gardant à l’esprit la mission que Jésus a confiée à son Eglise et en cherchant à être le plus efficace possible.

Seul un type de service pour lequel Paul donne une description claire, un profil à respecter, c’est pour les bergers, donc les anciens, les diacres. 1Timothée 3. Il faut que les anciens, les pasteurs soient comme ceci, il faut que les diacres soient comme cela, c’est les services qui par nature et je dis par nature, parce que je pense que tous les services ne sont pas de même nature, même si tous contribuent à la gloire de Dieu, à l’accomplissement de la mission, mais les services qui sont de nature à toucher à l’édification, l’enseignement et aux soins apportés aux brebis du troupeau de Dieu, aux membres de son église sont clairement définis dans la Bible. En termes modernes, on appelle les pasteurs, les anciens, les diacres, les moniteurs d’école du dimanche, les responsables de jeunes qui enseignent ou de groupes de maison, ceux qui font de la relation d’aide, les enseignants. Tous ces services qu’on peut qualifier de nature spirituelle, doivent, selon le Nouveau Testament, être confiés à des [00:10:00] personnes qui répondent à des critères bien définis.

On peut donc, en s’appuyant sur le Nouveau Testament, différencier deux types, deux natures de services pour l’Eglise. Les services de nature spirituelle et puis les services de nature logistique ou opérationnelle, pour lequel il y a une grande liberté pour chaque église en fonction de son contexte et de son temps même si ces services dits opérationnels contribuent malgré tout et efficacement à l’accomplissement de la mission. Et on voit ça aujourd’hui partout. J’étais étonné d’apprendre par exemple que l’église de Timothy Keller, qui est un pasteur qui m’inspire beaucoup, une église très sérieuse et bien cette église emploie par exemple des musiciens non chrétiens et parfois rémunérés pour le culte. Et la raison est qu’ils font la différence entre deux natures de service dans l’église et plusieurs églises font ce choix. Alors ce n’est pas quelque chose que je ferais personnellement, même si j’apprécie ce que fait Timothy Keller, il n’est pas ma référence, mais ce n’est pas non plus quelque chose que je qualifierais d’hérétique ou d’insoumission au Nouveau Testament. C’est un choix [00:11:00] propre qui concerne une église, une équipe pastorale qui décide en toute bonne conscience d’agir ainsi pour honorer Dieu et accomplir la mission. Pasteur Florent Varak pose une question très pertinente dans l’article “Tout pour sa gloire”, il dit : “Est-ce que le bâtiment de l’église doit d’être, par exemple bâti par des maçons chrétiens ?” Si vous pensez que seuls les chrétiens peuvent servir, est ce que les rénovations et les infiltrations doivent être réparées exclusivement par des chrétiens, des menuisiers ou des plombiers chrétiens qui viennent sous prétexte que c’est un service pour l’Église ? On peut continuer comme ça très loin. Est-ce que le comptable de l’église doit être chrétien ? Est-ce que le courtier d’assurance doit être chrétien ? Pourtant, ils servent l’Église. Je crois qu’on doit être cohérent. On aime parfois spiritualiser à l’excès certains services. Mais quelle est la motivation ? N’ajoutons pas nos propres lois, nos propres fardeaux sur les épaules de ceux qui ont juste le désir de se rendre utile, de servir les autres de tout leur coeur, même si leur vie n’est pas parfaite. Le péché est dans le coeur de ceux qui jugent, n’empêchons personne d’obéir à la parole [00:12:00] de Dieu. L’Ecclésiaste 9:10 dira “Tout ce que ta main trouve à faire avec ta force, fais-le.” Pourquoi empêcherais-je une personne fraîchement convertie d’obéir à la parole de Dieu ? Sous quel prétexte ? 1Pierre 4:10 nous dit “Que chacun de vous mette au service des autres le don qu’il a reçu.” Qui sommes-nous pour disqualifier certains et sur quelle base ? Parfois en voulant empêcher tel ou tel de servir à cause de leur vie passée ou présente imparfaite, nous ressemblons très fort à ce pharisien de Luc 7 chez qui Jésus va manger et qui juge Jésus lui-même parce qu’il ne repousse pas cette femme pécheresse. Jésus va lui répondre : celui à qui on pardonne peu aime peu. Jésus n’est pas toujours dans le camp de ceux qu’on imagine. Ne soyons pas des freins à l’action du Saint-Esprit qui équipe et qui appelle, encourageons les uns et les autres à servir Dieu et à grandir dans la sanctification.

Jésus a dit la moisson est grande et il y a peu d’ouvriers. Priez le maître de la moisson qu’il envoie des ouvriers dans [00:13:00] sa moisson. Souvent l’Eglise, au lieu de recruter les ouvriers pour la moisson de Dieu, et bien, on leur fait passer des tests de recrutement. Dieu nous envoie des ouvriers et nous leur envoyons des C4. Depuis quand Dieu t’a nommé RH dans sa moisson ? Je souris, mais à titre d’exemple, dans notre église locale, nous avons opté pour la distinction entre deux natures de services qu’on a appelés opérationnels, donc des services dits ouverts et puis des services de nature plus spirituelle qui sont des services dits fermés : ancien diacre, enseignant, … Dans les services de type ouvert, nous permettons à tous ceux qui le désirent, ceux qui en font la demande, de s’impliquer en fonction de leur don, de leur disponibilité, de leur formation, de leur expérience. Par contre, nous sommes beaucoup plus regardants en ce qui concerne les enseignants, les pasteurs, les anciens, les bergers. Il me semble, selon ma compréhension actuelle, qu’agir ainsi est en accord avec les Écritures. Et ce qu’on a pu observer, c’est que beaucoup de ceux qui arrivent à l’église se mettent presque directement à servir avant même d’être baptisés, développent un attachement particulier à [00:14:00] l’église, un sentiment d’appartenance fort qui grandit parallèlement un attachement à Dieu, à un désir de grandir dans la connaissance et à la ressemblance de Christ. Des dizaines et des centaines de personnes. Je pense notamment à un cher frère qui est aujourd’hui diacre, berger dans l’église. Quand il est arrivé à l’église, il y a environ sept ou huit ans, il a été touché dans son coeur dès le premier culte et à cause de sa personnalité, de son zèle aussi, il a dès le dimanche suivant, sans qu’on lui demande rien et sans qu’il ne demande l’autorisation à qui que ce soit, il a commencé naturellement à donner un coup de main aux équipes en place. A son deuxième dimanche à l’église, sans arrière-plan chrétien, sans évidemment être baptisé, sans même savoir ce qu’est le service ou comprendre la doctrine de la justification par la foi, mais juste un coeur touché qui naturellement veut participer, se rendre utile. Devions nous lui dire : “Non, surtout pas ! Pose ce balai, ne touche pas à ces flyers. Tu n’es pas encore assez digne, ferme cette porte. Tu n’es pas prêt pour accueillir les [00:15:00] chrétiens à l’église. On doit d’abord examiner ta vie, ta conversion, ta profession de foi” ? Absolument pas ! C’est plutôt “bienvenue dans l’équipe et merci pour ta disponibilité. Voici ce que tu vas faire pour nous aider.” Huit ans plus tard, il est une colonne dans l’église. Des dizaines d’exemples comme celui-là. Rien de plus beau que l’Église quand elle relâche le jugement, quand elle relâche le désir de tout contrôler ou de punir quand elle fait grâce et prend patience. Et rien de plus laid que l’église quand elle devient légaliste, dure et orgueilleuse.

Vous savez, on entend parfois des réflexions malheureuses dans les églises du genre, ce n’est pas normal que telle personne serve à la chorale ou soit leader de tel département parce qu’il y a péché dans leur vie présente ou passée. Personnellement, j’ai du mal à comprendre ce genre de raisonnement : ce n’est pas normal que quelqu’un qui exerce un service pèche. Je dirais que ce n’est pas normal qu’un chrétien pèche, qu’il exerce service ou non. Évidemment ce n’est pas normal qu’un chrétien pèche, mais c’est inévitable qu’un chrétien pèche et ça n’a rien à voir avec le fait de [00:16:00] servir dans tel ou tel département. Les chrétiens qui servent sont des pécheurs, les chrétiens qui ne servent pas sont des pécheurs. Si seulement les non pécheurs pouvaient servir, il ne resterait plus grand monde pour évangéliser, pour prêcher, pour chanter peut être uniquement ceux qui se croient sans péchés et meilleurs que les autres et qui jugent les autres. Mais est ce que ce n’est pas justement un plus grand péché de se croire sans péché ? Regardez ce que dit Jean, regardez ce que dit Jésus aux pharisiens, on a parfois l’impression que pour certains, retirer une personne d’un service, c’est comme la punition ultime et la raison est qu’on est toujours dans un système de pensée orgueilleux et méritoire. Retirer une personne du service pour la discipliner, cela n’a pas de sens. Jésus a envoyé Judas et Pierre en mission avec les autres apôtres. Nous ne sommes pas appelés à la discrimination ou à la suspicion, mais à l’unité. Si une personne doit être retirée d’un service, ce n’est pas parce qu’elle pèche, nous péchons tous. Mais une personne peut se retirer ou être retirée dans le but de sauvegarder l’unité d’une église, par [00:17:00] exemple. Si elle est une cause de division ou dans le but de favoriser sa restauration, dans le but d’analyser les raisons de son péché si besoin, mais il n’y a rien de systématique. Une approche pastorale au cas par cas est souhaitée. Ce qu’on appelle parfois la discipline d’église ne consiste pas à retirer quelqu’un de son service, alors c’est un autre sujet qui sera abordé dans une autre émission. Mais quelqu’un dit un jour “l’église est la seule armée qui tue ces blessés” et en tant que pasteur d’église, je pense souvent à cette phrase et je refuse de céder à la tentation de punir, de blâmer, de faire une croix sur ceux qui ont chuté.

Je prie pour une église dans notre génération qui ne répète pas les erreurs du passé. Une église capable de donner une deuxième chance à ceux qui sont tombés. Une église qui tend la main au lieu de tendre le poing de la discipline et de la menace. Dieu est le Dieu des David qui ont chuté. Il est le Dieu des Paul au lourd passé. Dieu, notre Dieu, est le Dieu des Jonas qui ont abandonné et le Dieu des Pierres qui ont déçu. [00:18:00] Le Dieu des Moïse qui trouve des excuses, et le Dieu des Thomas. Dieu utilise des femmes et des hommes imparfaits pour accomplir une oeuvre parfaite. Je veux crier haut et fort que tout le monde peut être restauré. Tout le monde peut revenir, jamais trop tard, trop loin ou trop grave. La grâce de Dieu n’a pas de limites ! Je l’ai expérimenté dans ma propre vie. C’est ce que Dieu fait. Il ne cesse d’accomplir de grandes choses au travers de personnes brisées. Comme dit le vieux cliché, Il n’appelle pas les qualifiés, mais Il qualifie les appels. Et c’est vrai, retenons que nous servons un Dieu de grâce et c’est Son oeuvre que nous bâtissons, pas la nôtre. L’église est Sa maison, pas notre petit royaume. Nous ne sommes pas appelés à devenir des petits rois ou des petits dictateurs dans l’Église, tout le monde est appelé à servir et à contribuer à la construction du Royaume à son niveau. Soyons encourageants, ne fermons pas la porte, soyons cohérents et ne spiritualisons pas à l’excès certains services.

Souvenons-nous que marcher dans la sanctification ne rend [00:19:00] personne méritant ou digne de servir, c’est juste le devoir de tous les disciples. Qu’on serve dans l’église ou non, chacun rendra des comptes devant Dieu pour sa propre vie. Dieu nous a fait grâce. Peu importe que nous ayons un titre de pasteur, de leader, d’anciens, de Bishop ou tout ce que vous voulez, nous sommes tous des pécheurs sauvés par grâce. Revenons à l’Évangile.

C’était Réussir Ma Vie. Merci pour votre écoute et à dans deux semaines.