Tous chrétiens … Quelle différence entre catholiques et protestants ?

Un sujet qui bouscule le confort des idées bien installées …  Est-ce qu’on peut parler d’une seule voix ?

On entend tout et n’importe quoi aujourd’hui lorsqu il s’agit des chrétiens … alors on va essayer de démêler tout ça!

Ecoutez le podcast

Suivez-nous sur

a
Si nous gardons les commandements de Christ, nous savons par-là que nous l’avons connu. Celui qui prétend l’avoir connu alors qu’il ne garde pas ses commandements est un menteur et la vérité n’est pas en lui. Mais l’amour de Dieu est vraiment parfait en celui qui garde sa parole. C’est à cela que nous reconnaissons que nous sommes en lui. » – Apôtre Jean

Retranscription de l’épisode

Jean-Christophe Charels :
Alors bienvenue à tous ! Aujourd’hui, on va répondre à une question qui revient de plus en plus sur la table quand on discute avec des non chrétiens, voire même souvent avec des chrétiens. Bienvenue à tous ! Je suis Jean Christophe Charels, étudiant en théologie, et je suis heureux de vous présenter aujourd’hui l’émission Réussir Ma Vie, une émission qui vous montre comment ne pas la gâcher en répondant à vos questions sur Dieu, la vie et la foi.


Et la question qui revient souvent ces derniers temps, c’est de savoir ce qui différencie catholiques et protestants. Et justement, une de mes filles me demandait l’autre jour quelles étaient réellement ces différences, vu que tout compte fait, on est tous des chrétiens. On a les mêmes fêtes et tout et tout, elle le sait. Moi, comme beaucoup de Belges, j’ai été élevé au milieu de beaucoup de traditions catholiques. Je dis bien tradition, car mes parents n’étaient absolument pas croyants. Mais il aurait été par contre impensable pour eux que je ne sois pas baptisé, que je ne fasse pas ma communion, ma confirmation ou [00:01:00] mes études ailleurs que dans un collège ou encore que je ne me marie pas à l’église. Mais, ajoute-t-elle avec un vrai bon sens, ce qui compte pour Dieu, ce n’est pas comment on s’appelle, ce qui compte pour Dieu, c’est la foi en Jésus et la repentance. Et elle a raison ! Qu’on soit catholique ou protestant indiffère Dieu. Au ciel, il n’y aura donc ni catholiques ni protestants, mais uniquement ceux qui ont placé leur foi en Jésus.


Le but de ce podcast n’est certainement pas de juger mais de replacer le message de Christ au centre de nos vies. Attention donc pour chacun d’entre nous à ne pas placer sa foi en une simple dénomination ou pire encore de tomber très facilement dans l’extrême du jugement. Alors tout compte fait, avons-nous tant de déférences que cela ? Un tour rapide d’horizon permet quand même de pointer pas mal de différences sur le plan du salut.


Les catholiques pensent que la foi et les œuvres sauvent, alors que les protestants déclarent que la seule grâce nous sauve au moyen de la foi. Sur le plan de la révélation, les catholiques pensent que la Bible et les traditions se complètent, alors que dès Luther le protestantisme préconise au contraire l’accès direct de tout un chacun au seul texte de l’écriture et une [00:02:00] interprétation individuelle en conscience. Sur le plan des sacrements, les catholiques en ont sept. Baptême, confirmation, confession, eucharistie, ordination, mariage et onction des malades. Les protestants, eux, en ont deux. Le baptême et la Sainte Scène. De plus, la conception catholique du sacrement de l’eucharistie s’oppose à celle des protestants pour la Sainte Scène. Les catholiques croient en la transsubstantiation qui déclare la présence réelle du Christ dans les aliments physiques qui deviennent à ce moment-là, par miracle, le vrai corps et le vrai sang de Jésus. Les protestants croient, eux en la consubstantiation. Ce qui veut dire que Jésus est spirituellement présent, comme à chaque instant d’ailleurs, mais que c’est symbolique. Les gestes sont faits en mémoire du dernier repas de Jésus avec ses disciples. Et Les catholiques pratiquent le pédo-baptême par aspersion : on baptise les nouveaux nés dès les premières semaines de la vie de l’enfant, en faisant couler de l’eau sur leur front. Les protestants, eux, pratiquent le baptême professant par immersion : le baptisé adulte choisit lui-même de donner sa vie à Jésus, reconnaît Jésus comme son sauveur et son seigneur, et est ensuite immergé dans [00:03:00] l’eau à l’image de ce que Jésus a vécu quand il était plongé par Jean-Baptiste dans l’eau du Jourdain. Sur le plan de Marie et des saints, les catholiques les considèrent comme des intercesseurs entre eux et Dieu, leur vouant un culte propre allant jusqu’à pratiquer l’adoration pour Marie. Les protestants professent, eux, que Dieu seul est digne d’adoration et de louanges. Sur le plan d’organisation, l’Église catholique romaine a à sa tête un pape infaillible, dont la parole a la même valeur que la Bible, qui dirige une hiérarchie de cardinaux et de prêtres, seuls aptes à être les intermédiaires et interprètes de la parole et de la volonté divine auprès du peuple des croyants. Les protestants, eux, se réunissent en église locale indépendante, où tous sont égaux et développent une relation personnelle directe avec Jésus. Sur le plan organisationnel, ils se choisissent des pasteurs laïcs sur base de leurs qualités spirituelles. Sur le plan de la parole, et c’est sans doute le plus étonnant, protestants et catholiques n’ont pas tout à fait la même bible. Les protestants ont soixante-six livres, 39 pour l’Ancien Testament et 27 pour le Nouveau. Les [00:04:00] catholiques ont une série de sept livres dits apocryphes qui viennent s’ajouter à l’ancien Testament portant leur nombre à 46.


On pourrait continuer encore avec l’eau bénite, le signe de croix et d’autres choses encore, mais comme nous le voyons, il y a tout compte fait beaucoup de différences. Et ce qui s’est passé, c’est qu’au cours des siècles, l’église, alors catholique car c’était la seule église pendant les quinze premiers siècles, a permis à la tradition de venir rivaliser avec l’autorité incontestée et incontestable des écritures. Cette prépondérance de la tradition a même amené, à une certaine époque, l’Église catholique romaine d’alors à vendre des places pour aller au paradis afin de financer la construction de la basilique Saint Pierre à Rome. C’est durant ce 15è siècle que des moines alors catholiques, vont se lever et crier combien la dérive est grande par rapport à la parole révélée de Christ. Et ils ont plaidé pour un saint retour aux sources et donc à la Bible, ce qui a amené un de ces moines, Martin Luther, a rédigé les bases du christianisme, les cinq solas et les quatre dogmes. Quels sont ces cinq solas ? Sola Scriptura : l’écriture seule, la [00:05:00] Bible seule, est l’autorité inhérente suffisante et finale pour l’Église. La Bible est et reste l’autorité suprême. Quand j’ai une question, c’est intéressant de savoir ce que le prêtre ou le pasteur a à dire, mais la vraie question reste de savoir ce qu’en dit la Bible. Sola Christus : Que Christ seul, Jésus-Christ est l’unique moyen de salut. Rien n’est plus clair que Jésus qui dit je suis le chemin, la vérité et la vie. Sola Fide : la foi est le seul moyen pour les croyants d’hériter de ce salut. Il n’existe pas d’autre moyen de salut que de placer sa foi en Jésus. Le quatrième sola est Sola Gracia : la grâce seule. La grâce est la seule source de notre salut, du début à la fin. Tu ne pourras jamais faire quoi que ce soit qui va te sauver, aucune bonne action, aucun sacrifice. Tu n’es sauvé que par grâce. Le dernier est solideo Gloria : à Dieu seul soit la gloire. Dieu seul reçoit la gloire pour notre salut. On ne va adorer personne d’autre que Dieu, Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu Le Saint-Esprit. Et les quatre dogmes sont des [00:06:00] croyances incontestables à propos de la Bible, de la Trinité, de la personne de Christ et du Salut par grâce. Ces cinq solas et ces quatre dogmes font du christianisme ce qu’il est et donc aussi, par définition, ce qu’il n’est pas. Et c’est là que nous réalisons que poser la question d’être d’accord ou pas sur tout, c’est mettre les choses à l’envers car il devient évident que le christianisme, c’est surtout des bases sur lesquelles il est impensable de ne pas être d’accord. Je m’explique : si je retire certains points au fondement du christianisme, ça devient une philosophie, qui est certes intéressante et dont on peut parler ensemble avec plaisir, sauf que c’est juste plus le christianisme et donc, nous devons avoir le courage d’examiner ces croyances dites primaires sur lesquelles il est indispensable d’être d’accord car elles font du christianisme ce qu’il est. Et on peut alors aussi constater qu’il existe à côté de cela des croyances qui sont secondaires ou tertiaires, voire même des sujets de conscience.


Alors bon, quels sont ces sujets qu’on peut qualifier de primaires dans le christianisme? Les cinq solas et les quatre dogmes dont nous venons de parler sont des croyances primaires, des incontestables, des certitudes. C’est [00:07:00] ce qui fait qu’un chrétien qui s’inscrit dans ce cadre-là peut légitimement se dire qu’il est dans la bonne doctrine, qu’il s’inscrit dans le christianisme. Les croyances secondaires concerneront plutôt des sujets comme l’élection, les dons de l’esprit, puis les croyances tertiaires porteront plutôt sur des sujets relatifs, par exemple à l’eschatologie. Ce sont des sujets qui certes sont dans la Bible, mais d’une importance relative par rapport aux croyances primaires. Ce sont des sujets qui vont plus définir le type d’église ou de mouvement que je vais suivre. Alors comment résumer mon propos? Prenons juste les divergences sur le plan des solas de Luther. Sola Scriptura “seulement la Parole” rien ne peut y être ajouté ou retranché par l’homme fût-il pape. Sola Gracia “seule la grâce” peut me sauver, pas mes actions humaines. Sola Fide, la grâce seule par le cadeau de la foi et Solideo Gloria, la gloire ne peut être rendue qu’à Dieu, pas à des hommes vivants ou morts fussent-ils exceptionnels ou même à une femme unique, fût-elle, la mère du Christ. Mais ce qui m’attriste le plus dans le message des catholiques, même si j’entends bien que nous [00:08:00] sommes d’accord sur la personne unique de Jésus-Christ, c’est la dénégation, la diminution de la croix. Penser que mes bonnes actions vont me permettre de contribuer à me sauver, c’est nier l’importance du sacrifice de Jésus à la croix. C’est prétendre que son sacrifice ne suffit pas à nous sauver, qu’il faut encore ajouter un petit truc qui vient de nous. C’est même insidieusement nous replacer, nous, au centre, alors que c’est Lui qui est le seul et unique centre de notre salut. Tout est accompli, tout est accompli, il n’y a rien à rajouter, point.


Alors me direz-vous est-ce que c’est bloquant ? Regardons l’apôtre Jean dans 1 Jean 2:3-5. Jean est appelé l’apôtre des certitudes car pour lui, il n’y a pas de zone grise, pas de flou. “Si nous gardons les commandements de Christ, nous savons par-là que nous l’avons connu. Celui qui prétend l’avoir connu alors qu’il ne garde pas ses commandements est un menteur et la vérité n’est pas en lui. Mais l’amour de Dieu est vraiment parfait en celui qui garde sa parole. C’est à cela que nous reconnaissons que nous sommes en lui.” Je sais que ça peut sembler dur, mais ce que dit Jean ici est tout simplement juste.


Ce [00:09:00] podcast n’a pas pour vocation de diviser les chrétiens, bien au contraire. Mais nous constatons ici que ne pas être d’accord sur les bases, de fait, nous sépare. Et là, en refusant la place centrale de Jésus au sacrifice insensé qu’il a fait pour nous à la croix, on touche aux fondations, ce qui altère le contenu même du message et ce message inspiré par Dieu le Saint Esprit a une telle portée, une telle puissance qu’il ne peut en aucun cas être modifié, allégé, édulcoré, altéré par la main de l’homme sous peine d’être travesti, dévié ou amoindri.


C’était Réussir ma Vie. Merci pour votre écoute. À la semaine prochaine.

Références

1 Jean 2:3-5
A ceci nous savons que nous le connaissons : si nous gardons ses commandements. Celui qui dit : « Je le connais » et qui ne garde pas ses commandements est un menteur, et la vérité n’est pas en lui. Mais celui qui garde sa parole, l’amour de Dieu est vraiment accompli en lui. A ceci nous savons que nous sommes en lui.

Type at least 1 character to search